Il y a fort longtemps de l’eau liquide coulait à la surface de Mars
Les indices d’une présence passée d’eau liquide sur Mars sont anciens et nombreux: les premières photos transmises par les sondes Mariner laissent apparaître des sillons qui s’apparentent aux lits d’anciennes rivières. Les différentes sondes, orbiters et rovers martiens permettent par la suite de découvrir que la planète rouge comporte d’anciens réseaux fluviaux, que certaines zone abritent des minéraux hydratés, des sédiments, des galets polis par l’eau…
Où cette eau liquide-est-elle passée ?
On suppose qu’une grande quantité de cette eau s’est échappée dans l’espace (sous forme de vapeur d’eau) en même temps que la majorité de l’atmosphère martienne mais une partie est toujours sur Mars, on trouve un peu de vapeur d’eau dans l’atmosphère, il y a d’épaisses calottes permanentes de glace d’eau aux pôles sud et nord et aux latitudes assez élevées le sous sol de mars comporte de la glace.
Pour quoi n’y-t-il plus d’eau liquide en surface ?
Etant donné que par un bel après-midi d’été martien les températures peuvent atteindre une vingtaine de degrés Celsius on pourrait s’attendre à ce que se produisent sporadiquement des écoulements d’eau liquides mais c’est sans compter un facteur déterminant: la pression atmosphérique. Celle de Mars est près de 100 fois plus faible que la pression atmosphérique terrestre et dans ces conditions l’eau ne peut être que solide ou gazeuse, la glace peut se sublimer directement en vapeur d’eau et inversement la vapeur d’eau peut se condenser directement en glace (ces changements d’état se produisent par ailleurs saisonnièrement).
Des rivières souterraines ?
Il y a peu, des chercheurs du CNRS travaillant en collaboration avec des planétologues américain et canadien ont étudié des structures de surface, sinueuses, présentant des traces d’effondrement, la comparaison avec des structures analogues observées sur l’île de Bylot (située au Nord du Canada) et des simulations numériques les ont conduit à conclure que leur formation étaient liées à des rivières souterraines dont l’activité est récente (à une échelle géologique). Ces rivières coulaient encore il y a quelques millions d’années mais il est possible qu’elles subsistent encore aujourd’hui. En effet sous terre les conditions peuvent être plus favorables à l’existence d’eau liquide qu’en surface, d’une part la pression y est nettement plus forte (une trentaine de mètre de sol martien exerce une pression équivalente à la pression atmosphérique terrestre) et la température y est plus élevée. Ces résultats viennent appuyer l’hypothèse selon laquelle une partie l’eau liquide de Mars est toujours présente dans des réseaux sous-terrains.
Une bonne nouvelle pour les futurs colons martiens?
L’une des solutions privilégiée pour alimenter en eau les futurs colonies martiennes est l’extraction de glace d’eau du sol mais l’exploitation d’éventuelles rivières souterraines est-elle envisageable ? Selon l’étude précédente les rivières souterraines seraient à environ 150 mètres sous la surface, sur Terre ce serait une profondeur accessible puisque l’on atteint des gisements de pétrole à plusieurs milliers de mètres sous terre mais il est nécessaire de prévoir un système de pompage lourd et adapté à la faible pression atmosphérique martienne. Par ailleurs le sol martien est riches en métaux lourds contaminant probablement cette eau ce qui implique un système de purification tandis que les glaces sont quant à elle relativement pures. Une infrastructure importante autoriserait peut-être l’exploitation de ces eaux mais elles ne seraient sans doutes pas accessible à un petit groupe de colon disposant d’un matériel limité.
Source:http://www.insu.cnrs.fr/node/6026