RASSOR ?
RASSOR (qui se prononce razor) est l’acronyme de Regolith Advanced Surface Systems Operation Robot que l’on pourrait traduire par Robot d’Opération sur Système Avancé de Surface Régolithe. RASSOR 2.0 résulte de l’amélioration de RASSOR mis au point en 2012 par des ingénieurs de la NASA. Ce petit robot (son poids est de 45 kg contre par exemple 899 kg pour Curiosity) est principalement destiné à récolter le régolithe que l’on trouve à la surface de Mars ou de la Lune mais au besoin il peut aussi forer et excaver.
Pourquoi recueillir du régolithe ?
Le régolithe est la fine poudre (parfois gelée) que l’on peut trouver sur Mars (ainsi que sur d’autres astres comme la Lune), il peut constituer une source d’oxygène (souvent sous forme d’oxyde), hydrogène, de métaux, de silice et parfois d’eau (il peut être combiné à des particules de glace). Il s’agit de ressources qui pourraient être utilisées pour obtenir des produits vitaux tels que l’eau ou le dioxygène ou encore pour construire des barrières de protection contre les rayonnements, des aires d’atterrissage, des routes ou diverses structures. Plus important encore il pourrait permettre de synthétiser du carburant et du comburant pour alimenter des moteurs de véhicule et surtout de navette.
Utiliser RASSOR pour alimenter les stations services de l’espace ?
Partir vers Mars nécessite plus de précautions qu’un départ en vacances, on trouvera forcément une station service au bord de la route pour faire le plein si la jauge du réservoir est trop basse. Dans l’espace, on ne peut pas se payer le luxe de cette insouciance sinon le voyage risque d’être sans retour… Il est donc nécessaire d’embarquer dés le départ la totalité du propergol (carburant + comburant) ce qui tient de la place, pèse lourd, coûte cher et limite la capacité de transport. Cependant il existe une alternative à ce système, il est envisagé de produire sur place le propergol (c’est que propose notamment Elon Musk lors de sa conférence du 27 septembre 2016) et c’est ici que RASSOR 2.0 intervient. On peut imaginer que Rassor puisse accompagner les futurs colons martiens mais aussi qu’ils devant les différentes missions (habitées ou non) afin de produire du propergol à l’avance.
RASSOR et ses performances
RASSOR 2,0, contrairement à Curiosity, n’est pas un robot d’exploration muni d’un appareillage scientifique complexe et délicat, c’est ce que l’on pourrait qualifier de robot en col bleu destiné à être robuste et résistant pour parcourir la surface martienne (il se déplace 5 fois plus vite que Curiosity), il peut creuser, forer, grimper, se retourner et devra utiliser ses capacités pour excaver le sol, récolter, et rapporter sa moisson à un point de collecte. Et tout cela il devra l’endurer jusqu’à 16 heures par jours pendant plusieurs années…
Voici le cahier des charges initialement fixé par la NASA en 2012:
- Il devra se déployer avec succès à partir de l’atterrisseur.
- Il devra rouler sur une distance de 100 mètre, excaver puis revenir à l’atterrisseur.
- Il doit avoir une masse maximale de 50 kg mais elle doit être de préférence de 20 kg ou moins.
- Il doit être capable d’exploiter les 5 premiers centimètre de régolithe lors des opérations minières courantes.
- Il doit pouvoir réaliser des opérations de minière sur une profondeur d’un mètre dans un but d’observation et d’analyses scientifiques.
- Il doit pouvoir extraire 700 kg de régolithe en 24 heures.
- Il doit être équipé d’une ou plusieurs caméras.
- Il doit pouvoir recharger ses batterie en se connectant à l’atterisseur par une connection résistante à la poussière.
- Sa durée de vie doit être d’au minimum cinq ans.
- Il doit avoir la capacité d’etre autonome
- Il doit pouvoir être commandé à distance
Vidéo de RASSOR 2.0 en action
Cette nouvelle version de Rassor a été testée au centre spatial Kennedy (en Floride) sur une reconstitution de sol martien conjointement à un prototype de la sonde Marco Polo Mars Pathfinder. Sur la vidéo de quelques dizaines de secondes postée par la NASA (intitulée « Dust to thrust ») on peut le voir en action, ses tambours rotatifs récupèrent la poussière qui constitue le régolithe, il retourne ensuite jusqu’à la sonde et déverse sa moisson dans un réceptacle afin que le régolithe puisse être traité. On peut parier que ce type de robot sera d’une aide précieuse aux futurs colons martiens…